LÉGUMISTES

Le dessin est au cœur du travail du duo Lamarche-Ovize. Leurs carnets de croquis recueillent des références à la bande dessinée, à la peinture classique et aux motifs végétaux proches de l’univers des arts décoratifs. Leurs grands paysages recouvrent toute la surface comme un lé de papier peint. Leurs panoramas foisonnent de plans d’eau, de forêts et de prairies où coquelicots, libellules et champignons côtoient cactus, méduses et plantes exotiques. Ces œuvres témoignent de la préoccupation des artistes pour la faune et la flore et de leur goût pour les ornements et les images scientifiques du 19e siècle. Par un travail d’assemblage, par la confusion des échelles, les motifs sages deviennent sauvages et luxuriants. Puis le trait se déploie en volume, en céramiques, sous forme d’objets-sculptures qui invitent à la promenade, à travers un monde à la fois domestique et décadent.

Les Lamarche-Ovize appellent à faire entrer l’art dans la vie, par la revendication d’un primat artistico-artisanal et dans la reprise contemporaine d’une tradition Arts & Crafts des années 1860. Bien que pétries de références érudites, – tant au philosophe Gaston Bachelard qu’au géographe végétarien Elisée Reclus – les œuvres de Lamarche-Ovize font la part belle aux arts dits «mineurs», à la culture populaire, voire au kitsch et au mauvais goût. Ainsi, le duo interroge la distinction entre beaux-arts et arts appliqués et cultive très sérieusement une dimension ludique.