Fumées et miroirs

Une main glisse contre la vitre embuée, dessinant cinq tremblotants, qui bientôt se rejoignent. Un nuage de vapeur éclate au bord de lèvres entrouvertes. Le détail d’un profil se reflète dans le rétroviseur. Un flash projette une silhouette sur une fenêtre. C’est la nuit…

À la fois accessoires et décors, fumées et miroirs génèrent des récits de tension, qu’ils appartiennent au registre du romantisme, de l’érotisme, du spectacle de magie ou encore du film noir, voire d’horreur. Leurs jeux de troubles brouillent les frontières entre le bien-être et l’inconfort, le familier et l’inconnu, l’endormissement et l’état d’alerte, le toc et le luxe.

À travers une nouvelle série de dessins et de céramiques, Louise Aleksiejew et Antoine Medes proposent d’explorer ces moments de latence qui précèdent tout pic narratif. Un abandon par procuration à la torpeur, à la fatigue et aux états seconds, qui marquent la nécessité de se créer des instants de répits au milieu d’une société à hyperactivité parfois douloureuse.