BARDO
Actualité d'artiste
Communiqué
Dans le cadre du cycle d’expositions « Je suis un animal », consacré aux passages et aux glissements entre les mondes animaux et les mondes humains, l’orangerie du Domaine de Chamarande accueillera une exposition d’Odonchimeg Davaadorj.
L’artiste investit l’orangerie du domaine de Chamarande durant toute la saison estivale pour y déployer un ensemble d’œuvres récentes voire inédites. L’artiste développe une pratique plurielle qui, souvent, prend la forme de dispositifs mêlant plusieurs matériaux et techniques, depuis le dessin et la peinture, jusqu’à la vidéo et la performance, en passant par la couture, la broderie et la poésie. Puisant dans sa double culture – mongole de naissance, française d’adoption – ses œuvres redessinent une cosmologie dans laquelle les êtres, qu’ils soient humains, animaux et végétaux mais aussi parfois minéraux, semblent liés intrinsèquement les uns aux autres : prises dans un tout organique, les figures s’imbriquent, se prolongent ou s’enchevêtrent parfois jusqu’à l’hybridation.
L’exposition à l’orangerie réunit plusieurs séries de dessins de très grands formats ainsi que plusieurs dizaines de céramiques réalisées par l’artiste pour l’occasion. Le titre de l’exposition « Bardo » fait référence à un concept du bouddhisme tibétain qui signifie « intervalle » et désigne une position intermédiaire et transitoire entre deux états. Si cette notion désigne plus particulièrement une série de dessins en très grands formats dans laquelle sont représentés des figures mi-oiseaux mi-humains (2021), elle parcourt l’ensemble de son œuvre, à l’image des nombreuses petites sculptures présentées. Pour l’artiste, l’oiseau symbolise une forme de liberté par sa capacité naturelle à voler, là où l’homme ne peut que recourir à la technologie. Mais la série éponyme traite également de l’illusion d’indépendance qui est la nôtre. Les oiseaux représentés sont des moineaux – espèce particulièrement en voie de disparition en Île-de-France – sur le ventre desquels apparaissent des visages humains, dès lors menacés à leur tour d’extinction : « Je crois vraiment que tous les éléments sur cette terre sont liés les uns aux autres. Je suis sensible à la pensée bouddhiste : si je vois un cadavre d’oiseau dans la rue, je pense que ça peut affecter ma vie d’une manière ou d’une autre. Et tout ce que je fais a une conséquence sur les autres ». L’exposition réunit également deux autres séries de dessins en grands formats qui traitent de la transformation : Hera (2021-2022), ensemble de papillons à visage humain, ou encore l’installation Black Swan (2021) qui réactive la puissance narrative et dramatique attachée au cygne noir.
Odonchimeg Davaadorj (1990, Darkhan) quitte la Mongolie à seulement 17 ans pour la République Tchèque, avant de rejoindre Paris en 2009, où elle se lance dans des études artistiques. Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Paris-Cergy (ENSAPC), elle a présenté son travail au sein d’expositions collectives (Salon de Montrouge, 63e édition, 2018 ; Galerie Premier Regard, Paris, 2018 « Matters of Concern », Hermès La Verrière, Bruxelles, 2019 ; « Even the rocks reach out to kiss you », Transpalette, Bourges, 2021 ; « Animal Kingdom », Âme Nue, Hambourg, 2021, « Danse et Rituel », Centre National de la Danse, Pantin, 2021) et a bénéficié de solo shows, notamment au sein de la galerie Backslash (2019 et 2021). Elle est représentée par la galerie Backslash (Paris) et la Re.Riddle Gallery (San Francisco).