VANITAS OF METAMODERN – Une exposition collective avec françois réau
Exposition
Communiqué
L’état fragile, instable et vulnérable de la matière vivante est un thème que François Réau, Corine Borgnet et Ekaterina Panikanova reconstruisent dans le projet. Ils présentent un espace dialectique au spectateur, ouvrant le discours sur les sujets les plus essentiels de l’existence terrestre à travers la lentille métamoderne du langage visuel et des technologies artistiques contemporaines.
Ainsi, Platon disait que les âmes immortelles sont enfermées dans des corps mortels. Un adepte de la philosophie épicurienne à Rome, Titus Lucretius Carus, dans son poème philosophique « Sur la nature des choses » (« De rerum natura »), développe le thème de la vie et de la mort. Selon lui, nombre des « ulcères de la vie profonde » (avidité, vanité, crime, sacrifice) « se nourrissent de l’horreur de la mort ». Le philosophe considère le corps comme le réceptacle de l’âme, et s’il est endommagé, alors l’âme « s’envole et, par conséquent, périt ». Lucrèce, comme plus tard le philosophe français de l’existentialisme A. Camus, a étudié dans son poème l’image du mythique Sisyphe, parlant de la futilité d’une soif de vie irrépressible. Les gens ne sont pas capables d’atteindre la pleine satisfaction de leurs désirs, tout comme Sisyphe ne peut établir une pierre au sommet d’une montagne. La poursuite futile de la gloire, de la richesse et du pouvoir est aussi inutile que l’insupportable travail sisyphéen. Lorsque la pierre atteint le sommet, elle redescend rapidement. Nous serons tous de nouveau au point de départ.
Les œuvres de François Réau sont métaphoriques, délicates et fragiles malgré la dureté de leur graphisme. Les contours adoucis du plomb de mine ou du graphite adoucissent délibérément la fermeté et la solidité des branches mal nourries et des miroirs qui reflètent et rassemblent l’ensemble de la composition. Si, dans les compositions hollandaises de Vanitas du XVIIe siècle, le miroir était le symbole de l’impermanence, de la brièveté, de la vanité et d’une fausse structure qui dissimule l’essence réelle des choses, François reproduit l’effet de la camera obscura, tentant de prolonger un peu plus le processus de la vie et sa contemplation. Notre œil examine les lignes gracieuses du dessin, qui descendent, semblent éphémères, comme des ruisseaux dionysiaques. Elles nous rappellent le caractère éphémère de la vie : memento mori.
Une exposition collective avec François Réau, Corine Borgnet et Ekaterina Panikanova