Christian Lhopital
Je garde en mémoire ces moments d’échanges enthousiastes et chaleureux avec Jean-Hubert Martin, Christine Phal et Karine Tissot. Et ce souvenir particulier, lorsque, chaque matin je descendais pour réaliser le dessin mural « Danse de travers », j’avais alors l’étrange impression d’accéder à un lieu magique, loin des bruits de la ville, comme dans un caveau ou une crypte. Plus tard, en dessinant dans la montée d’escaliers, j’ai eu la sensation d’être un revenant, un fantôme qui ré émergeait à la lumière !
Diplômé de l’ENBA en 1976, le dessin s’impose à lui par sa pratique légère et nomade, une feuille de papier, un stylo bille.
En 1982, il entreprend des dessins de très grands formats sur papier marouflé sur toile, exposés au MAC Lyon en 1985. A partir de 1991, il recouvre ses grands dessins de lavis d’encre de chine et de gesso, les Recouvrements. En 1998, il commence avec Broken shadows la première série de dessins à motif répété, « cinématiques », qui sera exposée au Casino Luxembourg.
En 1999, il crée sa première sculpture/assemblage avec des peluches plongées dans la peinture blanche installée devant son premier dessin mural à la poudre de graphite. Il réalise pour le MAC de Lyon, en 2012 un dessin mural sur panneaux démontables, L’énigme demeure UNLMTD.
Au printemps 2019, au GMoMa de Ansan en Corée du Sud, il crée son 20e dessin mural de 6mx30m A kind of mind – vue de l’esprit.
Christian Lhopital procède le plus souvent par séries qui n’en sont pas moins sécables : variations autour d’une même figure, d’un même motif ou espace, mais aussi libre association de dessins disparates réunis par les mots d’un titre. La présence du jeu tisse entre les séries une des multiples « cohérences aventureuses » de cette œuvre : jeux de l’enfance et de ses démons mais aussi celui de l’acteur (de cinéma, de théâtre) et celui du musicien (de jazz surtout).
Au fil des ans, l’artiste a développé en parallèle trois types d’espace, et donc de composition : un espace atmosphérique et indéterminé où la figure, quelle qu’elle soit, est en équilibre précaire, toujours à même de basculer ; une composition cinématique où se répète trois motifs sur trois registres différents, et enfin un espace « scénique » suggérant par quelques lignes hâtives les éléments d’un décor ou de coulisses mis en abime. La perception induite par le premier, entre autres celle des dessins muraux, nous invite à l’immersion ; la seconde, cinématique, induit frénésie et mouvement débridé ; la troisième adopte le point de vue extérieur du spectateur face à l’agitation du monde.
– Anne-Giffon-Selle, « L’œil extravagant, 40 de dessins », Le 19 CRAC, Montbéliard
EXPOSITIONS PERSONNELLES
2020 – L’œil extravagant, 40 ans de dessins, Le 19, CRAC, Montbéliard, France
2020 – Méandres, Le Pavillon Blanc, Colomiers, France
2018-2019 – Danse de travers, commissaire Jean-Hubert Martin, Drawing Lab Paris, France
2013 – Splendeur et désolation, cabinet d’art graphique, Musée d’Art Moderne et contemporain, Saint-Etienne, France
2008 – L’énigme demeure, MAC Lyon, Cité internationale, Lyon, France
2003 – Mauvais état, dans le cadre de Eau et gaz à tous les étages MAMCO, Genève, Suisse
2002 – Turbulences 1#, Espace arts plastiques, Maison du peuple, Vénissieux, France
EXPOSITIONS COLLECTIVES
2018 – MUR/MURS 2, GMoMa, Gyeonggi-do, Ansan-si, Corée du sud. Commissaire Olivier Delavallade. Artistes : Janos Ber, Claire Colin-Collin, Michel Duport, Christian Jaccard, Christian Lhopital, Olivier Nottellet, Émilie Satre et Soizic Stokvis
2011 – Une terrible beauté est née, 11e Biennale de Lyon, Lyon, France. Commissaire Victoria Noorthoorn
2009 – Le bizarre, l’étrange et l’incongru, Biennale d’art contemporain, Chapelle Saint-Quirin, Sélestat, France. Commissaire Philippe Piguet
1985 – « Sans titre », MAC au Musée des beaux-arts, Lyon, France. Artistes : Georges Adilon, Daniel Buren, Christian Lhopital, Hans Van den Ban,
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