CASTOR, L’AMANT DE LA RIVIÈRE
Actualité d'artiste
Communiqué
Depuis quelques années, l’Artothèque de Caen (Calvados) propose une série d’expositions centrée sur la peinture et les arts graphiques d’aujourd’hui. « On a aussi à cœur de mettre en avant le travail des femmes, précise Yvan Poulain, directeur du centre d’art contemporain. Cette année, nos grandes expositions sont celles d’artistes femmes. »
Depuis le début des années 2000, l’artiste franco-étasunienne Suzanne Husky donne des formes artistiques et critiques aux problématiques environnementales. L’artiste infiltre au fil de ses œuvres différentes modalités et stratégies de résistances qui entendent restaurer des alliances entre humains et autres vivants. « 90% des cours d’eau ont été altérés ». « Les zones humides disparaissent 3 fois plus vite que les forêts ». Canalisés, assainis, entubés, curés, recalibrés, drainés, évacués, purifiés, depuis plusieurs siècles les rivières, les cours d’eau, les fossés, les zones humides sont corsetés, alignés, asséchés, nettoyés. Les eaux ainsi accélérées incisent, les nappes descendent et surprise : sécheresses et feux. Et si la rivière devait être libérée de son lit étroit et sans saveur pour aller lécher les arbres, les plantes, goûter les sols, les pierres, explorer, hydrater et obstruer des nouveaux passages de ses eaux douces et exploratrices ? Si elle avait besoin d’accueillir les chatouilles des batraciens,des poissons, sentir des pattes, les becs et racines s’enfoncer pour ressentir pleinement. Et si l’amant de la rivière, celui capable d’explorer ses plus grands possibles était castor ?
Récompensée cette année par le prix Drawing Now, Suzanne Husky travaille sur différents supports, tels que l’aquarelle, le dessin et la sculpture. « Dès le début de sa pratique, elle s’est engagée dans des questions environnementales, explique Yvan Poulain. Pour son exposition Castor, l’amant de la rivière, qu’elle présentera à l’Artothèque, Suzanne Husky a effectué un important travail sur le rôle bienfaiteur des castors sur les écosystèmes des rivières. Ils construisent des ralentisseurs qui créent des zones humides, où les poissons peuvent se reproduire, les végétaux se reconnecter et les sols se réhydrater. Avec le chercheur Baptiste Morizot, Suzanne Husky a également expérimenté la construction artificielle de barrages de castors. Cela fera partie de l’exposition . »